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Les vidéos qui suivent sont des captations de scènes correspondant aux trois régimes d’images qui composeraient CHIENS ; des captations au nombre de cinq et représentant de part leurs natures, leurs compositions et leurs nombres des sensibilités de directions et dessinant par leurs représentativités quantitatives le futur film : trois vidéos pour le régime d’image "1" « Chiens », c’est à dire le gros du métrage (50% du film), son coeur, sa ligne point de départ ainsi qu'une vidéo chacune pour les deux autres régimes d’images (proportionnellement 25% de l’espace du film pour ces régimes d’images).

 

Ces captations dessinent de part leurs fixités, leurs durées (des minutes), leurs distances, cette intention de « neutralité » de regard que je recherche et souhaite donner au film et par ailleurs, par exemple pour le régime d’images « Chiens », cette intention de respect vis à vis de ces chiens filmés ; il s’agit de ne pas les déranger dans leurs vies précaires, de ne pas les chasser des espaces qu’ils ont adopté afin de survive, de ne pas les stresser davantage dans leurs malheurs.  Ces captations disent qu’il s’agira de capter, d’observer.

 

Ces captations disent également mon intention de placer les spectateurs dans des états de veilles attentives. L’action des plans ou les protagonistes des plans ne seront pas forcément au centre de l’image et/ou immédiatement visibles. Elles expriment cette idée de maintenir au maximum possible le sentiment de misérabilisme et d'atermoiement pouvant émerger des images.

Cette intention passe également par des captations de séquences dans des conditions météorologiques neutres.

Je souhaite aussi souligner que bien qu’une grande majorité de chiens errants s’observent dans les villes et dans des environnements urbains, je ne souhaite pas que l’imagerie urbaine du film soit trop prégnantes, estimant les matériaux architecturaux majoritairement présents comme souvent trop connotés et renvoyant mentalement trop fortement à une certaine précarité matériel (la couleur grise du sol, des murs des bâtiments ou encore de la densité des objets physiques dans l’espace pouvant s’ajouter à ce sentiment de contrition, d’enfermement, un peu trop appuyé à mon goût). Je souhaite donc aussi placer ces chiens dans des environnements plus campagnards mais sans que ceux-ci viennent de part leurs natures prennent le pas sur les dénuements de ces animaux.

 

Le cadre de la quatrième vidéo correspondant au régime d’image "2", esquisse des enjeux et critiques culturels, politiques, sociétaux et artistiques de CHIENS. Le décor n’est pas misérabiliste, presque un jardin d’éden, parcouru par des chemins qui se croisent et traversés par des femmes et hommes réduits à des petites tailles, tels des petites fourmis besogneuses (seules ou en groupes) se croisant et se décroisant, ensemble mais séparées, chacune, chacun poursuivant une direction bien à soi, avec cette dimension de légère déconnexion incarnée par cette petit colline au milieu de l’image touchant le ciel, « la tête dans les nuages » résumant mon propos de caractère hors sol, individualiste et parallèle des hommes vis à vis de situations violentes du monde. 

 

La dernière captation correspondant au troisième régime d’image. Elle est une esquisse du geste « conclusif » du film, celle de moi-même, le réalisateur du film : cette idée que le film est un auto-portrait indirect possédant une intention théorique expérimentale.

A travers ces images de chiens errants, de ces moments de vie civile ajoutés par exemple avec ce plan de captation me mettant en scène, je souhaite traduire et transcrire mon ressenti émotionnel.

Cette captation est très particulière car elle représente entièrement l’espace que je souhaite donner à ma présence : d’une part, cette idée  finale d’autoportrait mais aussi d’autre part questionner le rapport du spectateur vis à vis des images qu’il aura vues et voit. 

Avec cette captation je veux également souligner que derrière des images il y a d’une part, une présence, un créateur, que ces images ne sont pas l’oeuvre d’une intelligence artificielle ou de caméras de surveillance, qu’il y a eu en amont de leurs productions, des choix d’où et comment elles devaient être prises, qu’il y un coeur battant humain derrière celles-ci ; mais également qu’il faut justement se méfier de la nature des images. Souligner ma présence c’est faire acte d’honnêteté artistique et émotionnelle se traduisant par ce message : « ne laissez pas les images et les sons qu’on vous donne à voir et à entendre (leurs compositions et leurs agencements) entièrement vous transporter par leurs esthétismes émotionnelles ; avec cette idée de redonner une part de liberté, d’air, d’oxygène aux spectateurs, qu’ils ne doivent pas mettre de côté durant un film ou de manière plus large devant des propositions humaines, esthétique, politique et/ou commerciale.

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